Clos de l’Obac, le grand classique du Priorat
Nous travaillons avec ce prestigieux domaine depuis 1994. A cette époque, le Priorat était encore terra incognita. Je m’y étais rendu en 1991 quand j’étais étudiant en droit, en Erasmus à Barcelone. J’avais alors eu l’occasion de rencontrer les différents initiateurs du nouveau Priorat. La visite et les vins qui m’avaient laissé les impressions les plus marquantes étaient ceux de Costers del Siurana, le domaine qui se trouve derrière le Clos de l’Obac et Miserere.
Il faut savoir qu’en 1989, le premier vin de Costers del Siurana était sorti sous une dizaine d’étiquettes différentes. Car il s’agissait d’un groupe d’amis qui travaillaient ensemble pour réveiller la viticulture locale. Ils étaient convaincus du potentiel de ce terroir et de ses cépages. Des 10, il en restait 5 en 1991. 5 personnes, 5 egos qui avaient décidé de voler de leurs propres ailes et faire leurs propres vins. Ainsi été nés le Clos Mogador de René Barbier, le Clos Martinet de José-Luis Pérez, le Clos Dofí d’Alvaro Palacios, le Clos Erasmus de Daphne Glorian et enfin le Clos de l’Obac, de Carles Pastrana.
A l’époque, déjà, le Clos de l’Obac et Miserere (un vin du même domaine, mais élaboré à partir des raisins d’un lieu-dit de Torroja) sortaient du lot, surtout par leur élégance et leur finesse. Rendez-vous compte; nous étions dans les années 90, l’époque où l’on voulait des vins solides et puissants. On en était gavés. Mais pour moi, dans la région, rien ne valait la finesse et la minéralité du Clos de l’Obac. La philosophie d’Isidre Sanahujes, œnologue du domaine, originaire de Falset, n’y était pas étrangère. Isidre est une encyclopédie ambulante sur tout ce qui touche à la région et aux techniques anciennes mises en œuvre dans la viticulture locale.
Il était donc en rupture avec la mode de l’époque, les “blockbusters” ne l’intéressaient pas, il préférait l’élégance.
Je me rappelle encore très bien ma première visite, en 1991; bien que je ne fusse encore alors qu’un étudiant de 21 ans, j’ai été reçu comme un roi et j’ai eu le droit de tout goûter. Ils étaient assis dans un petit bureau qui est devenu depuis leur entrée. Il y avait là les caisses, les étiquettes, les bureaux et c’est là qu’on dégustait, aussi. C’était le temps des pionniers!
Quand j’ai démarré La Buena Vida, en 1994, je ne les avais pas oubliés. J’ai repris contact avec eux et nous avons décidé de travailler ensemble. Je n’avais pas grand chose à offrir, à ce moment là, car je venais de démarrer dans le commerce du vin et je n’avais aucune expérience. Je travaillais encore à plein temps comme avocat à Bruxelles. Une combinaison qui était tout sauf évidente. Malgré tout, ils m’ont accordé leur confiance et je crois pouvoir dire qu’elle n’a pas été mal placée. Le plus bel hommage que j’ai reçu, c’est quand le fils de Carles et Mariona, Guillem, a eu lui-même un fils, qu’il a appelé “Wim” – un nom pas très courant en Catalogne. Vous parlez d’une surprise!
Pour Johan comme pour moi, il s’agit aujourd’hui toujours un de nos domaine favoris; un domaine dont nous pouvons défendre les vins année après année
Le 2010 (aujourd’hui presque épuisé) était un vin exceptionnel, et le 2011 comme le 2012 sont dans la même lignée. Nous allons recevoir les caisses de 2011 en août, comme d’habitude. Mais cette fois, il y aura aussi une surprise: une caisse spéciale qui comprend 2 bouteilles du 2012 en primeur – une vin qui ne sera sur le marché qu’en août 2021.
Si vous voulez en savoir plus sur le domaine et surtout sur ses vins, Salvator animera un direct sur Instagram le mardi 14 juillet à partir de 20 heures avec Guillem Pastrana. A ne pas manquer!