Maquina & Tabla : la lutte entre l’homme et la nature
Je connais Oriol en tant qu’œnologue depuis des années. Par le passé, il a travaillé chez Els Jelipins en Catalogne. Cette maison produisait alors des vins assez extrêmes à base de Sumoll, qui, à l’époque, ne m’avaient pas vraiment convaincu. Mais à partir de 2012, nous avons commencé à échanger emails et photos, et nous nous nous sommes promis de nous rencontrer car il venait de commencer un nouveau projet avec son épouse Susana, et il en parlait avec beaucoup d’enthousiasme. Il avait quitté la Catalogne pour la Castille-Léon – d’abord par amour, et puis il avait découvert les trésors viticoles de la région.
Mais nous n’arrivions pas à nous voir. Ou bien ça ne s’arrangeait pas pour moi, ou bien c’était pour lui. Je n’avais même jamais réussi à boire ses vins. En août 2017, cependant, soit plus de 5 ans après que nous en ayons convenu (c’est vous dire comme on peut être occupés dans ce métier), Susana a décidé que cela suffisait! Elle m’a téléphoné et m’a dit que puisqu’on n’arrivait pas à se rencontrer, elle allait m’envoyer un échantillonnage de leurs vins. J’ai accepté, parce que je me sentais vaguement coupable envers eux. Nous ne manquions pas de vin dans notre gamme, aussi n’en avais-je pas fait une priorité. Toujours est-il qu’à la fin septembre 2017, les échantillons sont arrivés chez nous, des blancs de 2016 et des rouges de 2015. Et début octobre, nous les dégustions avec toute l’équipe.
Juste pour vous donner le contexte; chaque mois, nous avons une réunion, tous ensemble, pendant laquelle nous dégustons les nouveautés. Dans 95% des cas, les vins présentés ne conviennent pas pour notre portefeuille. Mais de temps en temps, nous avons une bonne surprise. A noter que nous dégustons toujours sans connaître le cépage ni la catégorie de prix des vins.
Après avoir dégusté les vins de Maquina & Tabla, aussi bien en rouges qu’en blanc, nous étions tous soufflés. Le blanc était tellement expressif, pur et plein de vivacité ! Et le rouge avait tellement de caractère et de sève. Plus important encore, ces vins donnaient l’envie de finir la bouteille!
Les étiquettes aussi étaient plutôt intrigantes.
J’ai donc vite envoyé un message à Susana pour lui dire que nous étions super-enthousiasmés par leurs vins. Et c’est alors que nous avons eu une deuxième surprise: leur prix, très abordable.
A l’aveugle, nous avions pensé qu’ils valaient autour de 20 euros, aussi bien pour le blanc que pour le rouge; or ils ne coûtaient qu’un peu plus de la moitié de ce montant. Cela sentait le succès à plein nez! Nous avons commandé une palette de chaque vin pour pouvoir les présenter sur Horeca-Expo en novembre 2017. Et les sommeliers se sont montrés aussi enthousiastes que nous.
Depuis lors, nous sommes devenus le plus gros client Maquina & Tabla et leurs vins sont présents dans la gastronomie et les meilleurs bars à vins, un peu partout en Belgique.
Depuis cette année, nous avons ajouté à notre portefeuille leur ligne d’entrée de gamme, “El Oso y la Alemana”, une ligne lancée en 2019, suite à un voyage à Berlin. Le blason de la ville est un ours (oso), en effet, ours que l’on retrouve sur l’étiquette. Et quel fantastique rapport qualité-prix, là encore!
Ci-après, vous trouverez un aperçu des vins inclus dans notre offre (vins que vous pouvez bien sûr acheter séparément).
- Laderas de Leonila blanco : issu de vieilles vignes de Godello, Palomino et Doña blanca, situées à Bierzo et Valdeorras. Le Palomino a été élevé sous voile (la flor), ce qui explique ses notes salines typiques du Sherry
- Páramos de Nicasia blanco: issu de vieilles vignes de Verdejo et de Malvoisie, situées principalement à Toro. Ce vin ne présente pas les notes variétales et typiques du Verdejo, mais c’est un vin de gastronomie, plein de vivacité, plutôt que des notes levurées d’un Rueda.
- Laderas de Leonila tinto : vieilles vignes de Mencía et de Palomino, principalement situées à El Bierzo. Juteux et plein en bouche.
- Páramos de Nicasia tinto : encore des vieilles vignes, mais de Tinta de Toro et de Grenache de Toro. Solide, mais assez aérien, élégant aussi. Du jus et du goût.
- Páramos de Nicasia Clarete : quel plaisir que ce vin ! Un vrai Clarete - assemblage de raisins rouges et blancs, en l’occurrence du Grenache, de la Malvoisie et de la Tinta de Toro. Un rosé vraiment très original et d’une énorme buvabilité.
- El Oso y la Alemana blanco : Malvoisie et Verdejo, avec un léger passage en bois (en foudres). Un belle complexité à petit prix!
- El Oso y la Alemana tinto : assemblage de Tinta de Toro et Grenache, également élevés dans de grands foudres de bois. Super-juteux, très agréable!
Pour cette fois, faites-nous confiance! Ces vins ne bénéficient ni de super-scores ni de super-promotion. Ce sont juste d’excellents vins, savoureux, juteux, sans soufre ajouté; ils sont le fruit du travail de deux vignerons qui travaillent durs à rendre dans leurs produits l’expression de leur terroir.
Sortez des sentiers (et des goûts) battus, et laissez-vous surprendre, comme nous en 2017…